Les 5 conseils pour faire
de belles photos d’animaux
Photographier les animaux sauvages est une expérience fascinante, une sensation de connexion avec la nature très forte et enrichissante. Dans cette forme de traque on a l’impression de nous même redevenir un animal, tous ses sens en éveil. La récompense de nos efforts est ce moment privilégié où la nature nous offre le plus beau des cadeaux et nous laisse l’observer et la photographier dans son intimité pour notre plus grand bonheur.
Maxime Aliaga
Pour parvenir à ce moment de grâce ou la nature s’offre à vous, vous aurez besoin de patience, de connaissance et de technique.
Dans cet article, je vous présente mes 5 meilleurs conseils pour créer de belles photos d’animaux. De la connaissance de vos sujets, aux techniques de prise de vue, en passant par la gestion et le traitement de vos photos, ces conseils vous aideront à créer des images authentiques et puissantes. Préparez votre appareil photo et découvrez comment créer des photos d’animaux à couper le souffle.
1- CONNAITRE ET RESPECTER LES ANIMAUX
Le premier conseil pour faire de belles photos d’animaux est de bien connaître ses sujets. Les animaux sont sauvages par nature, leur vie est régie par leur instinct de survie et la plupart se méfient des humains à juste titre. Tout le challenge réside donc dans notre manière de les approcher ou de les attendre (en affût) afin de créer une proximité qui nous permettra de les prendre en photo.
Apprenez donc autant que possible sur les comportements, les habitats et les habitudes alimentaires de vos sujets pour tenter de les photographier.
La connaissance des habitudes et des comportements de vos sujets peut vous aider à prévoir leurs actions et à capturer des moments intéressants et significatifs. Plus vous en savez sur les animaux que vous photographiez, plus vous serez en mesure de les anticiper et de les prendre en photo dans des positions naturelles et expressives. Il est également important de comprendre les particularités de chaque espèce, telles que leur habitat naturel, leur régime alimentaire et leur comportement social. Cela peut vous aider à trouver les meilleurs endroits pour les photographier et à déterminer les moments les plus opportuns pour les observer dans de bonnes conditions. Pour parfaire vos connaissances, n’hésitez pas à vous procurer des guides sur les animaux sauvages.
Enfin, n’oubliez pas que les animaux sont des êtres sauvages et que le respect de leur espace et de leur bien-être est crucial. L’éthique en photographie animalière est primordiale, on ne doit pas déranger les animaux juste pour une image ! Évitez de les approcher de trop près ou de les perturber dans leur comportement naturel, et soyez toujours conscient de la façon dont vous interagissez avec eux lorsque vous les photographiez. En connaissant vos sujets et en respectant leur espace, vous pouvez créer des images authentiques et puissantes qui montrent la vie et la beauté des animaux que vous photographiez.
2- DES PHOTOS NETTES TU FERAS
Pour capturer les détails et les textures des animaux, il est important de faire des photos nettes. Cela parait bête dit comme cela, mais c’est la base. Il vous faudra faire la mise au point au bon endroit et avoir un couple focal/vitesse d’obturation pertinent pour figer l’instant et avoir une bonne profondeur de champ.
La mise au point est un paramètre très important, aujourd’hui les nouveaux appareils photo offrent des possibilités incroyables. Il vous faudra faire la mise au point sur l’œil de l’animal, car c’est la partie la plus importante. Les autofocus d’aujourd’hui sont très performants alors n’hésitez pas à l’utiliser, moi je l’utilise quasiment tout le temps et fais totalement confiance à mon appareil photo. Pour maximiser vos chances, il vous faut très bien connaitre votre matériel pour optimiser ces performances. Sur les reflex classiques, l’idée sera de sélectionner les bons collimateurs autofocus et viser les yeux de l’animal. Sur les nouveaux hybrides tels que les canon EOS R la détection de l’œil des animaux est stupéfiante, alors n’hésitez pas à l’utiliser !
Il est également important d’utiliser une vitesse d’obturation rapide pour minimiser le flou causé par le mouvement de l’animal ou par le mouvement de votre appareil photo. Cela peut être réalisé en augmentant la vitesse d’obturation. Une des règles de base est d’avoir au moins la 2x la vitesse d’obturation que votre longueur de focale. Par exemple si vous utilisez un 400mm il sera conseillé de shooter à 1/800 de seconde au minimum. N’hésitez pas à monter en ISO si les conditions de lumière sont faibles afin d’avoir cette vitesse minimale.
Il vaut mieux une photo net et un peu bruiter qu’une photo totalement floue !
Les nouvelles générations d’objectifs stabilisés couplés aux appareils photo hybrides eux-même stabilisés permettent de baisser considérablement la vitesse d’obturation tout en ayant des photos nettes. Beaucoup de situations particulières vous obligeront à vous adapter et sortir de votre zone de confort en matière de réglage. Pour les oiseaux en vol, il faudra considérablement augmenter la vitesse d’obturation (1/1000s au minimum). Pour des scènes très sombres et immobiles utiliser un trépied. L’essentiel est de continuer à pratiquer et à explorer différentes techniques pour développer votre propre style et améliorer la qualité de vos photos.
3- TES CADRAGES TU TRAVAILLERAS
Le troisième conseil pour faire de belles photos d’animaux est de travailler ses cadrages. Un bon cadrage peut faire toute la différence dans la qualité de votre photo. L’utilisation de la règle des tiers, la création d’arrière-plans simplistes pour mettre en valeur votre sujet, ou encore l’utilisation de la symétrie peu ainsi créer des compositions équilibrées et harmonieuses. Expérimentez différents cadrages pour trouver celui qui met le mieux en valeur votre sujet et raconte une histoire. Le cadrage sera une manière à part entière de développer votre propre style et votre signature en photo.
Il est également important de penser à la position et à la direction de l’animal dans le cadre, en veillant à ce qu’il ne soit pas coupé ou à moitié caché par un objet. Si vous photographiez un animal en mouvement, il peut être utile de penser à la direction de son mouvement et de laisser de l’espace devant lui pour donner une sensation de mouvement dans votre image. Évitez les cadrages trop serrés, laissez un peu « d’air » dans votre image.
Enfin, le cadrage peut également ajouter une dimension narrative à votre image. En photographiant les animaux dans leur environnement naturel, vous pouvez montrer leur comportement, leur habitat et leur place dans l’écosystème. Dans ce sens le choix de la bonne focale sera déterminant. Vous pouvez également utiliser le cadrage pour créer une tension ou une dramatisation, en utilisant les lignes et les formes pour diriger le regard du spectateur vers le sujet principal. Par exemple, l’utilisation d’un grand angle permet de remettre l’animal dans son écosystème et donne du contexte à l’image.
En travaillant sur votre cadrage, vous pouvez donner une profondeur et une signification supplémentaires à vos photos d’animaux, les transformant en images captivantes et puissantes. N’oubliez pas d’expérimenter et d’essayer de nouveaux cadrages en tournant autour de votre sujet pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour vous et pour chaque situation de prise de vue.
4- AVEC LA LUMIÉRE TU JOUERAS
Le quatrième conseil pour faire de belles photos d’animaux est d’avoir une bonne exposition, de capter les ambiances de couleur créées par la lumière du moment. Le matin et le soir sont les meilleurs moments pour profiter d’une lumière douce et colorée. Techniquement, l’exposition détermine la quantité de lumière qui atteint votre capteur d’image, elle est la clé pour obtenir des images claires et bien équilibrées. Il est important de trouver le bon équilibre entre la lumière et l’obscurité pour créer des images riches en détail et en couleurs. Pour cela il faut choisir les bons réglages d’exposition appropriés pour éviter les zones surexposées (trop claires) ou sous-exposées (trop sombre).
L’exposition dépend de trois facteurs : la vitesse d’obturation, l’ouverture du diaphragme et la sensibilité ISO.
Vitesse d’obturation : La vitesse d’obturation détermine la durée pendant laquelle le capteur ou la pellicule est exposé à la lumière. Une vitesse d’obturation plus lente capturera plus de lumière, ce qui peut être utile en conditions de faible luminosité. Cependant, une vitesse d’obturation plus rapide peut être nécessaire pour figer des sujets en mouvement.
Ouverture du diaphragme : L’ouverture du diaphragme détermine la quantité de lumière qui passe à travers l’objectif et atteint le capteur ou la pellicule. Une ouverture plus grande laissera entrer plus de lumière, ce qui peut être utile en conditions de faible luminosité. Cependant, une ouverture plus petite peut être nécessaire pour produire un effet de flou d’arrière-plan appelé « bokeh ».
Sensibilité ISO : Les ISO détermine la sensibilité du capteur ou de la pellicule à la lumière. Une sensibilité ISO plus élevée permet de capturer plus de lumière en conditions de faible luminosité, mais peut également entraîner un bruit électronique ou une qualité d’image dégradée. Chaque modèle d’appareil photo à ses limites, apprenez à connaitre celle du votre.
La plupart des appareils photo modernes disposent d’un mode de mesure d’exposition automatique qui aide à obtenir une exposition correcte.
Vous pouvez par exemple choisir de gérer un seul des 3 paramètres (Vitesse, d’obturation, ISO) et l‘appareil gérera le reste pour vous. Par exemple, sur les boitiers Canon, TV correspond à la priorité vitesse, AV priorité ouverture, M mode manuel, et P mode programme qui choisis le meilleur en fonction de l’objectif. Moi je travaille souvent en Priorité ouverture (AV sur Canon) et l’appareil choisit la vitesse d’obturation la plus adaptée pour avoir une bonne exposition en fonction des ISO.
Si je veux une image plus sombre ou plus claire, je vais ensuite jouer avec la molette de compensation d’exposition (EV).
Une fois que vous maîtriserez l’art de l’exposition, vous pourrez commencer à être créatif en utilisant la lumière. Jouer avec les contre-jour, faire ressortir des silhouettes en sous-exposant, ou encore créer des effets « High Key » en surexposant. Encore une fois, n’hésitez pas à faire plusieurs versions de votre image en faisant varier certains réglages de l’appareil photo pour vous familiariser avec ce processus créatif.
5- ORGANISER TU SERAS
Le dernier conseil pour faire de belles photos d’animaux est de savoir gérer et traiter ses photos sur l’ordinateur. En gérant et en travaillant vos images de manière efficace, vous pouvez maximiser leur potentiel et créer des photos d’animaux qui feront forte impression. Vous pourrez ainsi rattraper quelques défauts sur vos images, ou encore leur donner un style particulier. Pour ma part je trouve qu’en photo animalière il faut éviter de trop en faire afin de ne pas dénaturer la scène et se rapprocher au plus possible de la réalité.
Le traitement numérique des images via un logiciel fait partie intégrante du flux de travail du photographe aujourd’hui. Vous auriez tort de vous en priver !
Un des outils les plus adaptés à la gestion et au traitement de vos images que moi même j’utilise est le logiciel Adobe Lightroom. Grâce à cet outil, je gère tout mon flux de travail, depuis l’importation des images, le tri, la sélection, le traitement et enfin l’exportation. Il est vraiment simple à utiliser et en permanence en évolution pour coller au mieux au besoin des photographes. De nombreux livres ou tutoriel sont disponibles sur internet pour apprendre à vous en servir. Ce n’est vraiment pas très compliqué, mais cela vous demandera un peu de pratique pour avoir des automatismes.
Il est important de bien trier vos photos et de les organiser de manière efficace pour pouvoir les retrouver facilement. Moi je classe mes images par lieux de prise de vue. Ensuite, soyez exigeant dans la sélection et le trie de vos photos, cela ne sert a rien de garder des photos mal cadrées, floues, ainsi que quinze fois la même photo. Sur lightroom pour trier mes images, j’utilise le raccourci X qui me permet d’exclure les images que je ne veux pas garder. En contrepartie, je mets des étoiles aux images qui sortent du lot en première lecture. Une fois ce premier visionnage réalisé, je supprime les images indésirables.
Une fois la sélection des images effectuée, vient le moment du traitement des images. Pour moi la première étape est de vérifier le cadrage, j’ai parfois besoin de redresser l’horizon ou de recadrer un peu l’image en fonction de ce que je souhaite mettre en avant. Vous pourrez enfin jouer avec les différents curseurs pour modifier l’exposition de l’image, les couleurs en fonction de vos désirs et votre esprit créatif. Comme je le disais auparavant, je pense qu’en photo animalière il ne faut pas trop en faire et rester le plus naturel possible. Ceci dit le traitement est important car il va permet de révéler l’image. Quand je prends la photo, j’essaie de capturer le plus d’informations possible, c’est d’ailleurs pour cela qu’on prend les photos en format natif RAW. L’image original est parfois fade, mais j’ai toute la matière nécessaire pour la sublimer et retranscrire l’ambiance du moment lors du développement sur lightroom.
L’idée n’est pas ici de faire un tutoriel sur le traitement d’image, cela pourra faire l’objet d’un prochain article si cela vous intéresse. C’est juste pour vous montrer qu’il n’y a aucune honte à traiter et améliorer ses images. Je dirais que c’est même fortement conseiller si vous voulez créer des images de qualités. Cela peut demander pas mal d’efforts au début, mais avec le temps et la pratique cela deviendra rapide et automatique et vous trouverez votre propre style.
Enfin, dernier conseil et pas des moindres, n’oubliez pas de sauvegarder vos images régulièrement et de les stocker en plusieurs endroits pour éviter tout risque de perte de données. Ce serait dommage de perdre toutes vos photos de plusieurs années et de ne pas avoir de copie. Aujourd’hui les disques durs de grandes capacités sont assez abordables, alors n’oubliez pas de le faire avant qu’il ne soit trop tard…
Le mot de la fin...
En conclusion, j’espère que les 5 conseils présentés dans cet article vous aideront à créer des photos d’animaux incroyables qui capturent la beauté et la personnalité de vos sujets. De la qualité de l’image à la connaissance de vos sujets, en passant par la gestion et le traitement de vos photos, ces conseils vous permettront de créer des images authentiques et puissantes qui je l’espère seront appréciées par votre public.
N’oubliez pas que la photographie animalière est une question de pratique, d’expérience et de patience. Utilisez ces conseils comme guide pour vous améliorer, et n’ayez pas peur de tester de nouvelles techniques et approches pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour vous. Cet article est un point de départ pour votre voyage photographique, et il y a encore tant à apprendre et à explorer. Alors, prenez votre appareil photo et partez à la découverte de la magnifique diversité de la faune sauvage.